Les ressources financières des collectivités locales doivent être proportionnées aux compétences prévues par la Constitution ou la loi.
La proportion élevée de subventions affectées à des dépenses spécifiques, en lien avec des compétences déléguées, est l’une des caractéristiques notables des finances publiques locales en République tchèque. Le calcul de la contribution aux compétences déléguées à l’échelon local se fonde sur les cinq types de rôles administratifs des communes : compétences de base, bureaux d’enregistrement, compétences en matière de construction, compétences d’autorité communale, compétences communales étendues. La contribution totale attribuée à une commune consiste en des contributions partielles pour chaque rôle concerné. Les coefficients de redistribution aux régions ont été fixés en 2005, en tenant compte des coûts de la prestation des services et fonctions délégués en vigueur à l’époque. Les circonstances ont changé depuis, en particulier sur le plan démographique. Des interlocuteurs ont observé que les nouvelles tendances démographiques n’étaient pas prises en compte dans la redistribution fiscale.
Les recettes fiscales perçues directement à l’échelon local ne représentent que 1 % du total des recettes fiscales en République tchèque. L’impôt foncier est le seul impôt affecté directement aux communes, qui ne perçoivent donc directement que 8,3 % de leurs propres recettes fiscales.
Pour les régions, les revenus les plus importants sont les transferts affectés provenant de l’État et de fonds publics, qui représentent près des deux tiers des revenus régionaux. Ainsi que l’indique le ministère de l’Intérieur, « les régions ne sont pas financièrement autonomes et sont donc dépendantes d'autres ressources. Dans le cas des régions, il s’agit principalement de recettes provenant des transferts de l’État ». Les régions n’ont pas le pouvoir de lever l’impôt. Les impôts partagés alloués par le centre représentent près de 36 % de l'ensemble des recettes des régions, la part la plus importante provenant de la taxe sur la valeur ajoutée. Les régions jouent le rôle d'intermédiaire financier pour les paiements tels que les salaires des enseignants. Le coût direct de l’éducation représentent des fonds provenant de l’État (inscrits au chapitre du budget consacré au ministère de l’Education, de la Jeunesse et des Sports), que les régions et Prague allouent directement aux écoles et aux installations scolaires concernées. Le ministère des finances qualifie le financement de l’éducation de « transfert de flux sans investissement » et la région et Prague ne peuvent pas utiliser ces fonds d’une autre manière. C’est pourquoi, les transferts reçus par les régions et par Prague sont réduits afin de ne pas fausser leurs résultats économiques. La part des transferts (diminuée du coût direct de l’éducation) dans le revenu des régions n'est que de 13,4 % au lieu de 60,7 %. La part des transferts (diminuée du coût direct de l'éducation) dans le revenu des municipalités n'est que de 10,51 % au lieu de 14,7 %. La part des transferts diminue sensiblement après déduction des « coûts directs de l’éducation ». Il est clair que si l'on déduit le coût direct de l'éducation, le montant des transferts apparaît plus faible, mais le coût de l'éducation, quelle que soit sa classification, constitue une part importante des revenus des collectivités territoriales sur lesquels elles n’ont pas d’autonomie.
Le principe énoncé à l’article 9.2 selon lequel les ressources financières des collectivités locales doivent être proportionnées aux compétences prévues par la Constitution ou par la loi n’est pas accepté à l’unanimité. Des interlocuteurs de l’administration centrale ont affirmé que les transferts de compétences déléguées étaient adéquats. D’autres ont avancé que le montant de la compensation pour l’exercice des compétences déléguées demeurait insuffisant, car les communes et les régions payent, sur leur propre budget, des services dans le domaine de la santé, de l’éducation, des services sociaux, etc.
Une divergence a été notée quant aux attentes à cet égard. Le ministère des Finances a indiqué que puisque la République tchèque s’appuie sur un modèle combiné d’administration publique, il est supposé que les communes contribuent également au financement de compétences déléguées sur leurs propres ressources. D’autres interlocuteurs ont affirmé que les budgets communaux et des villes devaient servir à financer la mise en œuvre des mesures imposées au niveau national. Le World Observatory on Subnational Government Finance and Investment soutient ces critiques en déclarant, par exemple, que « les subventions à l’éducation, composante majeure des transferts affectés du gouvernement central, sont allouées sur une base calculée par élève, ce qui ne reflète pas efficacement le coût réel du service »..
Les rapporteurs estiment que la situation en République tchèque est partiellement conforme à l’article 9.2.