Une partie au moins des ressources financières des collectivités locales doit provenir de redevances et d’impôts locaux dont elles ont le pouvoir de fixer le taux, dans les limites de la loi.
L’article 9.3 souligne qu’une partie au moins des ressources financières des collectivités locales doit provenir de redevances et d’impôts locaux dont elles ont le pouvoir de fixer le taux, dans les limites de la loi. Le pouvoir de prélever des impôts locaux est considéré comme une preuve directe de l’autonomie financière des collectivités locales. En République slovaque, les communes ont un pouvoir de taxation et peuvent décider librement de prélever certaines taxes. Le degré d’autonomie fiscale dont disposent les collectivités locales pour fixer les taux des taxes locales ouvre des possibilités de différenciation des recettes fiscales d’une commune à l’autre. La capacité fiscale des collectivités locales varie considérablement selon leur taille et leur développement socio-économique.En République slovaque, les recettes propres sont plutôt faibles par comparaison avec d’autres pays. Le Comité des régions a établi un classement de l’autonomie fiscale (part relative des recettes propres (hors subventions) des collectivités locales par rapport à la totalité de leurs recettes), dans lequel les communes slovaques obtiennent un score de 35 % et occupent la 19e place sur 27.
Les recettes propres des communes proviennent :
- des taxes et redevances locales, en particulier la taxe foncière, la taxe sur les chiens, la taxe de séjour, la taxe sur l’utilisation des espaces publics, la taxe sur les distributeurs automatiques, la taxe sur l’exploitation de machines à sous, la taxe d’entrée et de stationnement des véhicules à moteur dans les quartiers historiques des villes, la taxe sur les installations nucléaires et d’autres taxes locales ;
- de la gestion d’actifs, de la détention et du transfert d’actifs et de l’activité des communes et de leurs organisations budgétaires ;
- des intérêts sur les investissements municipaux ;
- des amendes imposées par les communes ;
- de crédits remboursables ;
- des parts de bénéfice versées par les entreprises créées par la commune.
Le taux général de la taxe foncière est de 0,25 % de la valeur du bien et celui de la taxe d’aménagement et de la taxe sur les appartements est de 0,033 EUR par m2. Les communes peuvent augmenter ou baisser ces taux en fonction des conditions locales. La taxe foncière représentait 84,3 % des recettes fiscales des communes en 2020 et 5,9 % du total des recettes des collectivités locales. Elle ne représente toutefois que 0,5 % du PIB.
Depuis 2016, certaines communes imposent une taxe de développement local dont le produit est également devenu une forme de recette mais ne peut être utilisé que pour couvrir les dépenses d’investissement liées à la construction. Cela dit, la plupart des communes les plus petites n’appliquent pas cette taxe car elles sont confrontées au problème de la désertification et doivent attirer de nouvelles constructions et entreprises. Les communes fixent les taux de toutes les taxes locales et décident d’autres éléments comme les exonérations et réductions.
Durant la crise de la covid-19, en dépit des incertitudes sur leur propre situation financière liées à la fermeture de nombreuses entreprises locales, les collectivités locales ont souvent choisi de soutenir l’activité économique (en particulier les petites entreprises touristiques locales, la restauration, etc.). Les mesures prises incluaient généralement une réduction ou un report du paiement de la taxe foncière et une baisse des loyers pour les entreprises installées dans des bâtiments publics ou utilisant des espaces publics. Il était important pour les collectivités locales de pouvoir faire ces concessions. Disposer d’une telle marge de manœuvre présente un intérêt évident aussi bien pour les citoyens que pour elles-mêmes. Les taxes locales ne représentent qu’une petite part des recettes.
Les régions (collectivités territoriales supérieures/CTS) ont des sources de revenus limitées. Les recettes et revenus des régions se composent actuellement des éléments suivants :
- revenus non imposables tirés de la propriété et du transfert de la propriété des biens de la CTS ainsi que des activités de la CTS et de ses organisations budgétaires ;
- intérêts et autres revenus tirés des fonds des CTS ;
- sanctions pour violation de la discipline financière imposée par les CTS ;
- dons et recettes de collectes volontaires au profit d’une CTS ;
- parts d’autres impôts de l’administration de l’État relevant d’une réglementation distincte ;
- subventions du budget de l’État pour le remboursement des frais encourus conformément à la loi sur le budget de l’État pour l’exercice considéré et subventions des fonds publics ;
- autres subventions du budget de l’État conformément à la loi sur le budget de l’État pour l’exercice considéré ;
- subventions du budget d’une commune ou du budget d’une autre CTS destinées à mettre en œuvre des contrats conformément à des réglementations spéciales ;
- fonds de l’Union européenne et autres fonds de l’étranger pour des usages spécifiques ;
- autres revenus prévus par des réglementations spéciales (loi n 583/2004 Coll.).
Les recettes partagées des régions se composent d’une part de l’impôt sur le revenu reversée par l’administration centrale. Jusqu’en 2015, les régions recevaient le produit de la taxe sur les véhicules à moteur. Depuis, comme l’affirment certains experts, les collectivités régionales ne perçoivent plus de recettes fiscales ayant le caractère de taxes locales. Le retrait de la taxe sur les véhicules à moteur de la compétence exclusive des régions et son affectation au système national de collecte de l’impôt est perçu négativement par les acteurs régionaux et locaux. Les régions touchent des redevances dans le domaine des soins de santé, des services sociaux et du transport (bus, tram, trolleybus).
Les recettes des collectivités locales étaient en baisse même avant la pandémie de covid-19.
La part des taxes locales dans les recettes fiscales totales des collectivités locales (ratio 1) a diminué entre 2010 et 2019. La part des taxes locales dans les recettes propres actuelles des collectivités locales a suivi une évolution similaire (ratio 2). De même, il y a eu une baisse de la part des taxes locales en proportion des dépenses totales (ratio 3). Bien que les recettes totales aient nettement augmenté, les recettes fiscales sont restées quasi inchangées. Il en découle une dépendance élevée à l’égard des transferts du gouvernement central. Certains soulignent que « les taxes locales, au sens de la Charte, ne représentaient que 23 % des recettes fiscales municipales en 2020 ». Les interlocuteurs ont mis en avant les différences de développement socio-économique entre les communes urbaines et rurales ainsi qu’entre les régions et au sein de ces dernières. À l’évidence, la répartition des ressources imposables n’est pas uniforme dans le pays. Ces différences ont des répercussions sur les flux de revenus des collectivités locales et le potentiel de taxation au niveau local. Elles ont un impact réel car, comme l’explique le Commentaire contemporain de la Charte, les taxes locales sont aussi un outil qui permet d’opérer des choix politiques d’influencer le comportement de la population et des entreprises locales et de favoriser le développement économique local.
Le Commentaire contemporain affirme également que le pouvoir de prélever des taxes locales est une preuve directe de l’autonomie financière locale. En République slovaque, les communes ont le pouvoir, certes limité, de prélever des taxes locales mais les régions n’ont pas d’autonomie en matière de taxation, un principe fondamental de la Charte.
Bien qu’une partie des ressources financières des communes découle de taxes et de redevances locales qu’elles peuvent faire varier, les régions n’ont pas de pouvoir de taxation.