Les collectivités locales doivent être consultées, autant qu'il est possible, en temps utile et de façon appropriée, au cours des processus de planification et de décision pour toutes les questions qui les concernent directement.
Enfin, l’article 4, paragraphe 6, de la Charte dispose que « les collectivités locales doivent être consultées, autant qu’il est possible, en temps utile et de façon appropriée, au cours des processus de planification et de décision pour toutes les questions qui les concernent directement ».
La consultation est un principe clé de la Charte. Cela étant, la Charte s’abstient de définir ou de prescrire les formes de la consultation ainsi que de réglementer en substance le processus de consultation. La fonction fondamentale de la Charte étant d’établir le concept général et le cadre des consultations, on peut en déduire que le processus principal de consultation repose sur trois conditions fondamentales : a) les collectivités locales devraient pouvoir obtenir des informations complètes sur les décisions et les politiques qui les concernent directement et ces informations devraient être disponibles au stade initial du processus décisionnel ; b) les collectivités locales devraient avoir la possibilité d’exprimer leur opinion sur les décisions et les politiques avant que celles-ci ne deviennent des documents juridiquement contraignants, et c) elles devraient avoir le temps et les moyens de préparer et de soumettre pour examen des recommandations ou d’autres propositions[34].
La recommandation 300 (2011) soulignait la nécessité d’améliorer les mécanismes de consultation.
Depuis, plusieurs réformes ont couvert cet aspect ; lors de la visite de suivi, la délégation a été informée que la consultation fonctionnait globalement bien, même si la brièveté des délais empêchait parfois les autorités locales d’examiner correctement les textes soumis à la consultation.
Le Code administratif comporte plusieurs dispositions sur la consultation. L’article 78 établit la procédure de décentralisation des compétences de l’État.À toutes les étapes du processus de transfert, il est obligatoire de consulter les structures associatives des collectivités locales. L’article?82 dispose que les représentants des structures associatives des collectivités locales sont aussi membres du Comité pour les finances publiques locales, qui joue un rôle consultatif dans la rédaction et la mise en œuvre des politiques de décentralisation financière et fiscale. Aux termes de l’article?86, « lorsqu’ils envisagent un projet d’acte normatif qui concerne directement l’administration publique locale et/ou qui a un impact sur les communautés locales, les organes de l’administration publique centrale sont tenus de consulter les associations des pouvoirs locaux au moins 15?jours ouvrés avant l’adoption/approbation de cet acte.Dans le cas de projets d’actes normatifs urgents, ce délai peut être réduit à 10 jours ouvrés ». D’après le paragraphe 3 du même article, « les points de vue des structures associatives des organes de l’administration publique locale sur les projets d’actes normatifs sur lesquels ils ont été consultés sont motivés conformément aux dispositions juridiques et peuvent être transmis, aux bons soins de leurs présidents et sous 10 jours ouvrés à compter de leur réception, à l’organe de l’administration publique centrale à l’origine du projet d’acte normatif, ce délai étant ramené à 7 jours en cas d’actes normatifs urgents ».
Ces dispositions ont été spécifiées et détaillées par la décision gouvernementale n° 635/2022 sur la procédure de consultation des associations des collectivités locales sur la préparation des projets d’actes normatifs[35].
Comme l’a expliqué à la délégation le ministère du Développement, des Travaux publics et de l’Administration, afin que l’analyse de la mise en œuvre de cette procédure se déroule dans un cadre cohérent, des réunions de consultation sont organisées tous les six mois entre les responsables du ministère concerné et ceux des associations. En 2021, le ministère a adressé aux collectivités locales 230?projets d’actes normatifs, répartis comme suit :
- 155 projets de lois ;
- 30 projets de décisions gouvernementales ;
- 30 projets d’ordonnances gouvernementales ;
- 4 projets d’ordonnances gouvernementales d’urgence ;
- 9 projets d’ordonnances ministérielles.
Concernant les projets de textes susmentionnés, les associations de collectivités locales de Roumanie ont transmis les avis suivants :
- 5 avis de l’Association des communes ;
- 36 avis de l’Association des municipalités ;
- 3 avis de l’Association des villes ;
- 183?avis de l’Union nationale des conseils départementaux.
En 2022, le gouvernement a adopté une nouvelle réglementation, portant sur le Comité technique interministériel pour la décentralisation[36].Il s’agit d’une structure consultative permanente à laquelle participent les présidents des trois associations de collectivités locales (communes, villes et municipalités) ainsi que de l’Union nationale des conseils départementaux de Roumanie. Ce comité a les missions suivantes : approuver le projet de stratégie globale de décentralisation élaboré par le ministère qui coordonne le processus de décentralisation ; proposer des solutions sur le processus de décentralisation sectoriel ou sur la nécessité d’améliorer les modalités d’exercice des compétences décentralisées, le cas échéant ; soutenir les projets de stratégies de décentralisation sectorielle et les projets de stratégies sectorielles visant à améliorer l’exercice des compétences décentralisées, proposés par les ministères ou par d’autres organes spécialisés de l’administration publique centrale ; approuver les normes de qualité et de coûts proposées par les ministères ou par d’autres organes spécialisés de l’administration centrale, qui sont ensuite adoptées par une décision gouvernementale ; approuver les rapports de suivi et d’évaluation portant sur la phase de mise en œuvre des stratégies de décentralisation sectorielles et des stratégies sectorielles visant à améliorer l’exercice des compétences décentralisées.