Les collectivités locales doivent être consultées, autant qu'il est possible, en temps utile et de façon appropriée, au cours des processus de planification et de décision pour toutes les questions qui les concernent directement.
Article 4.6
6 Les collectivités locales doivent être consultées, autant qu’il est possible, en temps utile et de façon appropriée, au cours des processus de planification et de décision pour toutes les questions qui les concernent directement.
168. L’exigence contenue dans la Charte concernant le droit des collectivités locales d’être consultées « en temps utile et de façon appropriée » pour les questions qui les concernent directement n’apparaît pas dans la LAL, que ce soit de manière générale ou spécifique.
169. Comme on l’a vu (point 3.1.10 ci-dessus), il n’existe toujours pas de mécanisme de consultation institutionnalisée entre le pouvoir central et les communes d’Arménie. Le gouvernement transmet régulièrement les projets de lois aux organisations publiques, y compris les associations de pouvoirs locaux, pour avis. Le conseil public, qui relève du ministère de l’Administration territoriale, ne garantit pas une consultation exclusive des collectivités locales, puisqu’il constitue une plateforme destinée à toutes les organisations publiques. Bien qu’il y ait des contacts directs entre le Gouvernement et l’association nationale des communes, ces contacts ne peuvent pas remplacer un système de consultation effectif et bien réglementé qui non seulement fournirait aux communes des informations pertinentes sur les questions qui les concernent mais aussi garantirait leur participation effective aux processus décisionnels avant que les décisions soient prises.
170. Lors de la procédure de consultation, le MATI a contesté ce point de vue et souligné que les questions juridiques étaient traitées au moyen des processus parlementaires (commission permanente de l’Assemblée nationale, réunions avec les électeurs, campagnes de sensibilisation, mise en commun des informations remontant des communes, échange entre les autorités centrales et locales, analyses et rapports lors de travaux de groupe, etc.). En outre, les questions de procédure administrative et d’application sont traitées au moyen d’un soutien méthodologique, par la diffusion de documents explicatifs de la part des ministères spécialisés en coordination avec le MATI et lors de réunions thématiques (délocalisées ou au niveau central). Le MATI a également cité le site web www.e-draft.am créé par le Gouvernement en tant que plate-forme en ligne permettant de recueillir les commentaires des communes, le Journal officiel (Bulletin périodique) du Gouvernement, le Bulletin sur la passation de marchés, etc. D’après le MATI, diverses formes spécifiques de consultation prévues par la loi permettent de réglementer de nombreux aspects des interactions entre le pouvoir central et les communes, par exemple dans le domaine de l’activité législative, de l’élaboration des budgets ou du développement socio-économique local. Le MATI a souligné que les communes elles-mêmes avaient proposé plusieurs initiatives de cette manière (par exemple des propositions de projets de développement économique local en vue du cofinancement de projets spécifiques et les subventions).
171. Selon le MATI, bien qu’aucune association ne puisse jouer un rôle exclusif dans ces consultations, la qualité de ces dernières devrait être améliorée afin d’établir un meilleur dialogue entre les parties au sujet des décisions publiques.
172. Cependant, bien qu’il existe des organisations nationales spécialisées réunissant les responsables financiers des communes et les conseillers municipaux, l’Association des communes d’Arménie est la seule association d’envergure nationale à représenter les intérêts des communes. Il a été indiqué aux rapporteures que les contacts entre le Gouvernement, ses ministères compétents et l’association nationale n’étaient qu’occasionnels et dépendaient de la volonté du Gouvernement, ce qui place les collectivités locales dans une situation de vulnérabilité. Il leur a également été signalé que, dans certains cas, des communes avaient appris dans la presse qu’un processus de fusion les concernant était en cours.